FONTE D’ART ET
D’ORNEMENT

Faire du beau dans l’utile…

Suivant ses précurseurs – comme Calla à Paris et André au Val d’Osne-, Antoine Durenne investit au bon moment pour exploiter son génie commercial. Avec le sculpteur Jean-Baptiste Jules Klagmann (auteur de la fontaine du square Louvois à Paris), il conçoit une gigantesque fontaine, (14,50 m de hauteur et 16m de diamètre pour le bassin), destinée à l’exposition universelle de Londres en 1862, œuvre qu’il baptise « le mariage de l’Art et
l’Industrie ». Quatre mois suffisent pour réaliser les modèles dans l’atelier de l’artiste, et trois mois à Sommevoire pour mouler, couler, ébarber, ajuster, monter, démonter, avant d’expédier le tout et de l’assembler à Londres.

Durenne exposait ses œuvres brutes de fonderie, pour que l’on puisse apprécier la finesse du grain : ce n’est pas du fer, c’est du marbre de carrare aux reflets gris, comme en témoigne un article du Journal Illustré de 1862, qui relate l’épopée de cette œuvre colossale.
Cette qualité affichée est un enjeu commercial important pour assurer des commandes issues d’un vaste catalogue. Pour entretenir cet « effet vitrine », Durenne participera à de nombreuses expositions. Il a soutenu toute sa vie le caractère artistique de sa production industrielle, « faire du beau dans
l’utile », leitmotiv de l’Union Centrale des beaux arts appliqués à l’industrie dont il fut un des cofondateurs. A l’issue de l’exposition de Londres, Durenne revendra la fontaine à Ross, armurier écossais, qui l’offre à Edimbourg, pour remercier la ville d’avoir accueilli son industrie. Fontaine toujours visible au pied du château, malheureusement amputée de son immense bassin.

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LA FONTE

Une matière nouvelle

Au mi-temps du XIXe siècle, les fondeurs savent produire une fonte de première fusion de qualité constante.
Alliage du minerai de fer avec 3 à 5 % de carbone, cette fonte se révèle être une matière nouvelle, peu coûteuse, durable, facile à mouler et à patiner – une patine qui imitera souvent le bronze.
Le moulage en châssis est maintenant maîtrisé grâce à l’usage de sables adéquats permettant une empreinte précise. Ainsi cette fonte, quelque peu magique pour l’époque, consommable à souhait, coulera à flots et sera adoptée massivement pour chauffer, orner, abreuver, assainir, éclairer et mécaniser l’Europe lors de cette seconde moitié du XIXe siècle.

LE MODÈLE

Un concept de l’artiste

Généralement en plâtre, le modèle est réalisé par un sculpteur d’après une œuvre originale modelée dans l’argile. Son empreinte est ensuite prise dans un moule en sable contenu dans un châssis métallique, dans lequel on coulera de la fonte ou du bronze.Des artistes comme Auguste Bartholdi, Albert Carrier-Belleuse, Hector Guimard, Emmanuel Frémiet, Pierre-Louis Rouillard, Alfred Jacquemart et bien d’autres, ont collaboré avec Durenne, participant au fameux mouvement des Arts Décoratifs.


LE PARADIS – Les Compagnons de Saint-Pierre

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